Historique
(non-chronologique)
Depuis Le Dernier délire permis, présenté au Théâtre la Licorne en janvier 1990, la compagnie a présenté 35 oeuvres différentes, pour un total d'environ 590 représentations.
Si les oeuvres sont d'une variété parfois déroutante, ont peut cependant les diviser en trois types de spectacle : Mutations, Performances et Paroles.
Dans le but de créer des expériences théâtrales qui offrent autre chose qu'une fiction narrative, la compagnie a maintes fois transgressé les frontières de la discipline. La première création mutante de Momentum remonte à Nuits Blanches, en 1992, un spectacle créé à partir de sept courts textes commandés à des écrivains québécois. Même si Le Chant des Gaston (2007) était le fruit d'une seule auteure, sa facture postdramatique (Lehmann, 2002) poursuivait la déconstruction narrative amorcée dans Nuits Blanches. En 2008, Le Salon automate, mettait en scène trois personnages qui n'étaient pas joués par des acteurs. On peut dire de ces créations mutantes de Momentum qu'elles étaient davantage des expériences théâtrales que des pièces de théâtre.
C'est pourquoi en 2006, quand l'Académie québécoise du Théâtre a demandé à Momentum d'assumer la direction artistique de la 13ième Soirée des Masques, nous avons choisi d'intituler l'évènement L'Expérience du théâtre.
Helter Skelter (1994), était une mutation théâtrale immersive, la production la plus ambitieuse de la compagnie. Le spectacle suivant, Oestrus (1997) a poursuivi dans le même type de théâtre environnemental qui plongeait le spectateur au coeur de l'univers fictif qui se déployait autour de lui. Tout comme Oestrus, Diskotëk (2005) et Les Filles de Séléné (2002),ont été construits comme des série des tableaux vivants articulés par un récit musical.
PERFORMANCES
En 1999, Momentum vit une année marquante alors que la compagnie présente un spectacle différent par mois : 12 Messes pour le début de la fin des temps, une série de 12 évènements in situ aux factures extrêmement variées. L'immersion du spectateur dans le spectacle, amorcée avec Helter Skelter est ici poussée un peu plus loin et c'est à partir de ce moment-là que s'est manifesté plus clairement le caractère performatif de la compagnie. La Fête des morts (2002), présentée dans différents cimetières et les quatre protoles expérimentaux des Laboratoires Crête (2001) ont poursuivi dans la même direction.
Pour Les Artistes naturels (2001), les spectateurs étaient conviés à un étrange rituel dans les bois, près d'un ruisseau. Le Lounge performatif en 2005, était une soirée au cours de laquelle Momentum a envahi le cabaret Lion d'Or à Montréal, et a offert au public des micros-performance à la carte un peu partout dans l'édifice. Inspiré par un le livre de Nancy Houston, Limbes/Limbo (2004) était un spectacle créé en dialogue avec la machinerie théâtrale de l'Usine C . La mise en scène de L'Ardent désir des fleurs de cacao (2006) incluait la diffusion sonore dans des oreilletes individuelles pour chaque spectateur tandis que Playtime (2012) réunissait un série de performances explorant la libido créatrice.
PAROLES
Au coeur de plusieurs productions Momentumiennes on retrouve au départ un texte, une parole. Dans Le Dernier délire permis (1990), Elvire avait trop de mots pour tout ce qu'il voulait dire à Domme. Dans Buffet Chinois (2010), la famille au complet ne jure que par le dictionnaire qui va faire exploser la terre et dans L'inoublié (2003), Marcel-Pomme-dans-l'eau nous a dit les mots qui refusent de quitter sa mémoire. C'est par la parole que Gaëtan (2011) nous fait découvrir ce qu'il entend dans le silence et dans Mycologie (2009) le langage était un champignon qui poussait dans notre esprit. Les combats des Dishwasheurs (2012) se livraient dans l'arène du dialogue, parmi la vaisselle, au bas de l'échelle sociale.
Image : Clyde Henry productions
Image : Clyde Henry productions
Photo : Jean-François Leblanc - Agence Stock photo
Photo : Robert Etcheverry